La protection du climat est sur toutes les lèvres. Celle-ci réussit par exemple lorsque des personnes privées achètent des certificats d'émission, les conservent pendant un certain temps et les revendent ensuite. Mais il faut pour cela remplir certaines conditions.
La réforme récemment adoptée a ouvert une porte pour ce marché. L'objectif de cette réforme est de réduire les quotas excédentaires et de faire en sorte que, dans un avenir proche, les quotas offerts correspondent nettement mieux aux fluctuations de la situation économique actuelle. Pour ce faire, certaines choses ont été adaptées.
Les usines et les centrales électriques devront réduire leurs émissions de CO2 de 2,2 pour cent par an entre 2021 et 2030 afin de réduire plus rapidement l'excédent de quotas. Au départ, il n'était question que de 1,74 pour cent. En outre, les États membres de l'UE ont désormais la possibilité de supprimer des certificats de leur propre chef. Cela doit permettre d'éviter que, par exemple, un pays abandonne le charbon alors qu'un autre pays peut émettre plus d'émissions.
A partir de 2019, les certificats d'émission excédentaires seront conservés dans la réserve dite de stabilité du marché. Dès que les certificats se feront plus rares, ils pourront être remis sur le marché. Le mécanisme est le suivant : si plus de 833 millions de certificats excédentaires sont en circulation à la fin de l'année, le marché stocke temporairement 24 pour cent de la quantité l'année suivante. À partir de 2024, ce chiffre ne sera plus que de 12 pour cent. Chaque année, davantage de certificats sont placés dans la réserve de stabilisation du marché. Cela se produit jusqu'à ce qu'il y en ait moins de 833 millions sur le marché. Par la suite, il y a moins de nouveaux quotas sur le marché, de sorte que les entreprises doivent se tourner vers les réserves, ce qui permet de réduire encore l'excédent. Dès que la limite de 400 millions est atteinte, le mécanisme se retourne à 180 degrés. L'année suivante, 100 millions de quotas de la réserve sont mis aux enchères sur le marché. Et ce jusqu'à ce que la réserve soit complètement vide. Elle s'épuise ainsi d'elle-même.
Toutefois, la réserve ne fait que repousser encore plus loin le problème des papiers excédentaires, car ceux-ci ne sont que retirés prématurément et remis sur le marché plus tard. C'est pourquoi les inventeurs du système ont prévu un mécanisme supplémentaire. Celui-ci fonctionne de la manière suivante : En 2023, un bilan est dressé et l'on vérifie combien de certificats ont atterri dans la réserve et combien de papiers ont été achetés par des entreprises l'année précédente correspondante. S'il s'agit d'une quantité identique, rien ne se passe.
Toutefois, s'il y a plus de titres dans la réserve que de titres détenus par les entreprises, la différence est supprimée. Et ce, pour toujours. Nous parlons ici d'environ un milliard de quotas. Plus il y aura de quotas dans la réserve d'ici 2023, plus ils seront supprimés à la fin. Et c'est justement cela qui est passionnant. Après tout, cela signifie qu'il peut être tout à fait intéressant pour les investisseurs privés d'acheter des droits d'émission et de les conserver sous la forme d'un compte. Je tiens toutefois à préciser ici que cela PEUT en valoir la peine.
Placements privés pour la protection du climat
Oui, c'est un peu complexe. Pour mieux comprendre le système, nous devons examiner de plus près certaines conditions. Les investisseurs privés ne devraient pas laisser passer trop de temps et saisir rapidement leur chance. En outre, les certificats ne doivent pas être revendus immédiatement, mais être mis en veilleuse. Il faut attendre la suppression dans le système, c'est-à-dire après 2023. Sinon, l'objectif de protection du climat sera perdu.
Une autre condition est qu'il faut plusieurs investisseurs privés. En outre, ceux-ci doivent réussir à attirer l'attention des entreprises.
Les entreprises devraient se rendre compte que les quotas sur le marché diminuent beaucoup plus rapidement que prévu. Cette pression peut inciter les entreprises à promouvoir plus rapidement les technologies respectueuses du climat et à émettre moins de CO2. Cela permet de libérer davantage de droits d'émission qui, à leur tour, sont mis en réserve et finalement détruits. Il faut également tenir compte d'un autre facteur. Si de nouveaux participants en grand nombre sur le marché devaient bouleverser le système, la politique a élaboré un plan d'urgence. Les millions de certificats ne doivent être supprimés que si l'examen effectué par la politique "n'aboutit à aucune autre conclusion".
Ce cas, qui n'est pas vraiment réaliste, se produirait si les 833 millions de certificats étaient achetés par des investisseurs privés. Cela signifierait que de plus en plus de papiers seraient absorbés par la réserve puis supprimés, que les entreprises n'auraient déjà plus guère le droit de polluer l'environnement avec des émissions après peu de temps.
Mais comme le montre le système, même quelques investisseurs privés peuvent, en achetant, perturber l'évolutivité du mécanisme. Personne ne peut savoir quand et si ces derniers revendront leurs titres. Or, c'est précisément cette ignorance qui peut avoir un effet indésirable au bout du compte. A savoir celui de voir les entreprises se retenir encore plus d'investir dans des techniques durables et respectueuses du climat.
L'effet, selon une étude récente, est toutefois déjà présent en raison de la nouvelle réforme. Selon les auteurs de l'étude, le système a rendu le mécanisme si compliqué qu'il est difficile de prédire l'évolution du marché et des prix, et que l'incitation au changement des entreprises est sans doute plutôt faible. Si l'économie connaît une forte croissance, les entreprises pourraient exercer une pression accrue sur les politiques pour obtenir davantage de ces papiers.
Il est clair que celui qui souhaite acheter des certificats en tant qu'investisseur privé pour la protection du climat agit sur un fil ténu. Pour qu'il y ait un effet souhaité, la quantité d'investisseurs privés doit être suffisamment importante pour que les achats soient perçus. En même temps, ils doivent être suffisamment petits pour que la politique n'y prête pas attention et ne modifie pas les règles du système.